La mécanisation forestière en plein « BOOM »
Nous n’avons pas d’autre choix :
« L’approvisionnement en bois est hautement stratégique pour notre site de production. Nous n’utilisons que des bois feuillus, soit 1,4 million de tonnes par an issues à 82 % des forêts françaises. Nous avons financé le projet BOOM pour le Grand Est car la mécanisation des feuillus s’avérait peu développée dans notre région, de l’ordre de 5 % seulement. Or, nous faisons face depuis deux ans à une pénurie de main-d’œuvre de plus en plus volatile. Toute notre chaîne d’approvisionnement est consciente qu’il faut trouver des solutions pour renforcer ce maillon, à commencer par nos exploitants forestiers à qui nous demandons de respecter des cadencements de livraison avec une visibilité sur un an. Dans ce contexte, la mécanisation a augmenté. Elle oscille entre 10 et 12 %, ce qui est encore insuffisant, même si la dynamique est là. L’initiative de FCBA est donc arrivée au bon moment et répond pleinement à nos attentes grâce à un guide de très grande qualité. Didactique, l’étude menée est partie du terrain et correspond parfaitement à l’appui technique dont les professionnels ont besoin. Nous rencontrons nos exploitants deux fois par an et nous leur avons remis le guide. Les retours sont tous positifs car elle apporte de vrais conseils et pistes de progrès par son expertise et sa dimension pratique sous forme de fiches. Aujourd’hui, grâce à l’adhésion de tous les acteurs, un consensus s’est formé autour de la mécanisation et de son développement. Le sujet est crucial : il nous faut passer dans les trois ans à un taux de mécanisation de 35 %, un challenge ambitieux mais réaliste ».
Eric Meurisse
Directeur Achats Bois Négoce SEFE (Société d’exploitation forestière de l’Est) – Burgo Ardennes
Un état des lieux précis utile et de circonstance
« La tempête de 1999 a provoqué de nombreux chablis et les reboisements qui ont suivi nécessitent aujourd’hui de nombreuses interventions d’éclaircies dans une période où les ressources en bûcherons sont moindres. De plus, alors que les forêts françaises sont constituées au 2/3 de feuillus, la mécanisation concerne essentiellement le résineux, à plus de 85 %. Le sujet méritait donc une analyse spécifique vu les enjeux. Le guide de FCBA, en mettant en avant les bonnes pratiques utilisées, suscite le partage d’expérience entre les partenaires de la filière forêt-bois. Des exploita- tions de feuillus sont déjà mécanisées, mais il manquait un état des lieux précis. Ce guide est très exhaustif et il mérite un temps d’analyse à l’échelle nationale. Il faut donc organiser son déploiement si nous voulons être efficaces car les situations de peuplement et de contexte clients des bois feuillus sont très différentes d’une région à l’autre. Au-delà du problème de main-d’œuvre, certaines pratiques, comme le traitement des houppiers feuillus par exemple, ne se font plus manuellement compte tenu de leur caractère dangereux. Les essais de mécanisation réalisés par l’ONF sur des prototypes, avant la sortie de BOOM, avaient, par ailleurs, satisfait les utilisateurs et les clients. Voilà pourquoi nous souscrivons pleinement à la démarche de FCBA que je remercie, et qui a assuré, même en période de COVID, des rencontres de terrain qui ont été très appréciées. Le spectre très large de partenaires de cette étude très complète constitue, assurément, un facteur de réussite et d’appropriation ».
Didier Pischedda
Expert national exploitation, ONF (Office national des forêts) 2
Une exigence de qualité et de quantité
« Nous n’intervenons pas directement en forêt mais nous achetons nos grumes de peuplier auprès de coopératives, de filiales industrielles et d’exploitants forestiers sur la base de cahiers des charges. Une part significative de nos approvi- sionnements nous arrive mécanisés. C’est donc dans ce cadre que nous avons contribué à cette étude via le CODIFAB et que nous assurons la promotion du guide PRATICMécaFeuillus auprès de nos fournisseurs et de leurs prestataires fores- tiers. Nous constatons comme tout le monde une pénurie de main-d’œuvre de bûcherons, alors que nos besoins d’appro- visionnement peuvent monter jusqu’à 100 000 m3 de grumes par an, le facteur qualité s’avérant aussi primordial que la quantité. Jusqu’à 40-50 cm de diamètre à hauteur d’homme (préconisation de récolte) la mécanisation s’avère bien adap- tée. Au-delà, le bûcheronnage manuel est nécessaire car les peupliers ont développé avec l’âge de grosses couronnes de branches. On se dirige donc vers deux visions complémentaires d’un même métier, entre le bûcheronnage manuel et celui qui est mécanisé. PRATICMécaFeuillus constitue d’ailleurs un très bon outil d’acquisition de compétences pour les centres de formation. Je félicite FCBA qui joue à travers ce guide son rôle d’expert et de référent de la filière bois ».
Antoine Hochereau
Responsable Approvisionnements Bois et Ecocertifications, Groupe Joubert
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