Maîtrisez-vous la prescription de solutions bois qui soient durables pour vos ouvrages ?
Information 
1.Usage intérieur et extérieur : quelle différence ?
En construction, toute intégration d’un élément bois dans un environnement subissant des humidifications occasionnelles ou prolongées, devra recevoir une attention particulière dans la mise en œuvre aussi bien au niveau de la conception qu’au niveau de sa durabilité. En effet, toute rétention d’eau ou humidification récurrente est propice au développement de dégradations biologiques de type champignons lignivores. Plusieurs solutions existent pour s’en prémunir.
Un élément d’ouvrage bois disposé en intérieur, à l’abri des intempéries et de toute source d’humidification est soumis uniquement au risque « insectes » (termites et insectes xylophages), si tant est que l’enveloppe du bâti soit correctement entretenue.
La maitrise du risque biologique pour ces ouvrages à vocation structurelle implique soit :
- D’utiliser des bois purgés d’aubier, issus d’essences dont la durabilité naturelle est suffisante pour un usage donné.
- De recourir à un traitement de préservation, destiné essentiellement à valoriser l’aubier et augmenter la durée de service.
- De recourir à un dispositif constructif permettant le contrôle, le remplacement ou le traitement si nécessaire
2. Prescrire des solutions techniques
Un prescripteur en matière de durabilité du bois est une personne qui spécifie les caractéristiques du matériau ou du produit en service, tel un architecte en relation avec les entreprises titulaires des prestations de travaux. Deux qualités conditionnent la réussite de cette démarche : prescrire clairement et pouvoir contrôler le respect de cette prescription.
Les niveaux de protection des ouvrages, selon leur type, leur exposition et les risques qui y sont liés, devront être choisis par le concepteur-prescripteur au terme d’une réflexion qui va le conduire à définir successivement, pour chaque pièce de bois, ouvrage ou partie d’ouvrage :
- Les exigences règlementaires (ex. « Deuxième décret de la loi Termite n°99-471 ») et normatives en matière de durabilité.
- La classe d’emploi du bois : pour cela, il est nécessaire d’identifier en premier lieu la nature des sollicitations et les paramètres influant sur la durabilité de l’ouvrage ou de la partie d’ouvrage considérée (cf. norme NF EN 335 (2013) « Définition des classes d’emploi du bois »).
- La zone géographique et les paramètres influents : pour préciser la classe d’emploi en fonction des conditions climatiques d’humidification et des éléments de conception impactant la rétention d’eau (cf. FD P 20-651 (2011) « Durabilité des éléments et ouvrages en bois »).
- La solution technique à mettre en œuvre pour la classe d’emploi identifiée :
- Bois naturellement durable (cf. norme NF EN 460 (2023) « Durabilité du bois et des matériaux à base de bois – Guide pour déterminer la performance »)
- Bois non durable pour l’usage, dans le cas où l’essence choisie ne présente pas la durabilité naturelle suffisante au regard de la classe d’emploi, la performance de durabilité peut être obtenue au moyen :
– D’un produit biocide: certaines essences étant incompatibles avec un traitement biocide en profondeur, il est primordial de considérer les caractéristiques d’imprégnabilité de l’essence de bois : imprégnable ou réfractaire (cf. norme NF EN 350 « Durabilité du bois et des matériaux dérivés du bois – Méthodes d’essai et de classification de la durabilité vis-à-vis des agents biologiques du bois et des matériaux dérivés du bois »).
– D’une modification physique ou chimique du bois : traité haute température, acétylé ou encore furfurylé. La certification peut apporter des preuves de performance sur ces matériaux innovants.
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