Projet POEME : Recherche de « polluants émergents » dans l’air intérieur des bureaux

Projet POEME : Recherche de « polluants émergents » dans l’air intérieur des bureaux
09.092021
Mots-clésAppel à projets
Secteurs
Ameublement et Aménagement
Une nouvelle étude a été réalisée dans 30 immeubles de bureaux en Nouvelle-Aquitaine, entre septembre 2018 et juin 2019 afin de compléter les connaissances sur la qualité de l'air intérieur dans les espaces de bureaux, encore peu documentées pour certaines substances.

Ces mesures, effectuées pendant 4,5 jours dans chaque bâtiment, ont été menées dans le cadre du projet POEME mené par le laboratoire des sciences de l’ingénieur et de l’environnement (LaSIE) de La Rochelle Université, Atmo Nouvelle-Aquitaine et le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB).

Plusieurs paramètres et substances appartenant à différentes familles de polluants de l’air ont été recherchés dans le cadre de POEME :

  • Aldéhydes,
  • Composés Organiques Volatils (COV),
  • Composés Organiques Semi-Volatils (COSV),
  • Particules fines (PM2,5),
  • Métaux dans les particules en suspension,
  • Potentiel oxydant (PO) des particules en suspension,
  • Dioxyde de carbone (CO2) et renouvellement d’air.

Les principales conclusions de cette étude sont que :

  • Aldéhydes: les concentrations sont globalement faibles ; les plus élevées concernent le propionaldéhyde. Seule la valeur guide de qualité de l’air intérieur pour le formaldéhyde a été dépassée dans 10% des espaces de bureaux.

  • COV: les concentrations sont faibles. Les concentrations les plus élevées sont observées pour les terpènes, notamment le limonène et l’α-pinène, et les siloxanes. La valeur de référence prise par les auteurs pour la qualité de l’air intérieur n’a été dépassée que pour le limonène dans un immeuble de bureaux.

  • Composés chlorés: la présence de deux composés chlorés a été détectée, alors qu’ils sont classés cancérogènes probables chez l’Homme. Il s’agit du 1,2,3-trichloropropane et du dichlorométhane (ces 2 composés font partie de la liste des substances que l’Anses a retenu prioritaires dans le cadre d’un étiquetage des meubles ).

  • COSV: Les concentrations sont les plus élevées pour les phtalates (le DiBP, DBP et DEP ont été quantifiés dans plus de 85 % des espaces de bureaux), les muscs de synthèse issus des produits parfumés (le galaxolide et le tonalide sont présents dans l’air de 100 % des espaces de bureaux) et les hydrocarbures aromatiques polycycliques ou HAP (le fluorène, le phénanthrène, le pyrène, le fluoranthène, l’acénaphtène sont quantifiés dans l’air de plus de 90 % des espaces de bureaux).

  • Retardateurs de flamme: les retardateurs de flamme bromés ou polybromodiphényléthers (PBDE) n’ont pas été quantifiés dans l’air des espaces de bureaux.

  • PCB: les polychlorobiphényles les plus légers ont été détectés en faible quantité dans 7% des espaces de bureaux.

  • PM2,5 : les concentrations sont plutôt faibles.

  • Métaux: les concentrations montrent principalement l’influence de sources extérieures (trafic routier) : des dépassements des valeurs réglementaires pour la qualité de l’air extérieur sont observés pour l’arsenic et le cadmium. Il en est de même pour le benzène dont la valeur réglementaire de qualité de l’air intérieur a été dépassée dans 9 immeubles.

  • CO2: les concentrations sont en moyenne faibles. Le calcul des débits d’air neuf apporté dans le bâtiment montre que dans la plupart des cas étudiés (16 bâtiments sur 30), le débit réglementaire attendu n’est pas respecté.

  • Le lindane, insecticide organochloré interdit, a été quantifié dans 73 % des bureaux.

Les documents sont accessibles en ligne sur le site de l’Atmo Nouvelle Aquitaine (l’observatoire régional de l’air) :