BEER : Bilan du réseau expérimental FCBA concernant les essences rares en Bourgogne-Franche-Comté

BEER : Bilan du réseau expérimental FCBA concernant les essences rares en Bourgogne-Franche-Comté
28.052025
DateProjet terminé
En deux ans, une trentaine de parcelles d’essences rares ont été revisitées et le plus souvent remesurées, en Bourgogne-Franche-Comté.

Les principaux résultats concernent l’appréciation de la croissance du Cryptomère du Japon, le bon comportement, à la fois en termes de croissance et de forme, du Pin taeda utilisé comme témoin dans des parcelles d’hybrides P. rigida x taeda et la confirmation du bon comportement du Calocèdre et du Cyprès de Leyland.

Enoncé et objectifs
Le projet propose de dresser, en deux ans, un bilan de ce réseau expérimental d’essences rares, en termes de croissance et de production et de caractériser le peuplement sur sa capacité éventuelle à fournir des échantillons de bois ou des graines. En deux ans, FCBA revisitera l’ensemble de ces 50 parcelles (anciennes ou toujours suivies) et sur celles qui le justifient, réalisera une série de mesures (circonférences et hauteurs) et une description de la station et du peuplement. L’état sanitaire et la capacité de fructification seront également décrits.
Verrous scientifiques et technologiques à lever
La principale difficulté du projet réside dans la possibilité ou non de retrouver, pour des parcelles parfois perdues de vue depuis des décennies, la position et l’identité exacte des arbres, ce qui détermine l’opportunité de remesurer le dispositif expérimental complet ou d’installer une simple placette dendrométrique.

Principaux résultats et connaissances acquises
Le projet BEER a permis à FCBA d’actualiser ses connaissances sur un certain nombre de parcelles d’essences diverses présentes dans son réseau expérimental forestier de Bourgogne-Franche-Comté. Ces parcelles, jugées non prioritaires depuis une ou deux décennies, n’avaient pas fait l’objet d’un suivi régulier comme celles portant sur les essences majeures de l’institut.
L’objectif initial d’une cinquantaine de parcelles visitées en 2 ans n’a pas été atteint, faute de ressources humaines disponibles sur le terrain en première année, puis par de nouvelles séries de mesures de dispositifs entiers et des notations de forme particulièrement chronophages en seconde année. A l’issue de ces deux années, ce sont 27 parcelles qui ont été revues sur la période 2021-2022 (tableaux 1 et 2), et 21 fiches ont pu être rédigées (13 fiches en 2021 et 8 fiches en 2022).

La première tranche a permis de vérifier le comportement du Cryptomère du Japon sur plusieurs parcelles de la région ainsi que l’intérêt de remesurer les anciennes parcelles de P. rigida x taeda et de comparaison d’espèces (validité du dispositif). D’autres parcelles ont également fait l’objet d’une actualisation des mesures (test de descendances de Bouleau verruqueux, Cyprès de leyland, Métaséquoia glyptostroboides) voire de remobilisation par bouturage de matériel végétal précieux (Sequoia toujours vert de Charrey-sur-Saône).

A l’issue de la deuxième tranche, la synthèse complète de cinq parcelles expérimentales de P. rigida x taeda a permis de mettre en évidence un bon potentiel de production, y compris dans de mauvaises stations, mais la forme des arbres est très défectueuse. En revanche, un bon comportement du Pin à l’encens (Pinus taeda), utilisé comme témoin dans la plupart des essais, à la fois en termes de vigueur et de forme, a été observé dans toutes les parcelles et les arbres ne semblent pas avoir souffert du froid. Dans le contexte du changement climatique, l’essence, jusqu’ici utilisée dans le Sud-Ouest de la France et sur la façade atlantique semble donc pouvoir être plantée en plaine en Bourgogne-Franche-Comté, sur les terrains acides et atteindre de bons niveaux de productivité.

Les deux parcelles de comparaison d’espèces, sur sols calcaires et moyennement épais du Chatillonnais ont permis de vérifier, à 30 ans, le bon comportement et le bon état sanitaire du Cyprès de Leyland et du Calocèdre. Le Sequoia géant, lui aussi, semble bien se comporter, mais d’autres expériences, dans d’autres régions, montrent que l’essence est très sensible à des attaques fongiques qui provoquent des descentes de cimes. Le Cyprès de l’Arizona et l’Epicéa omorika, en revanche, semblent définitivement peu adaptés.

Perspectives
Cette initiative régionale a été étendue en projet national (REFER) et multipartenaires (avec INRAE, ONF, CNPF) et financé par le MASA et France-Bois-Forêt, en 2021. Les données collectées seront bien sûr intégrées aux résultats du projet REFER.