Le nématode du pin, Bursaphelenchus xylophilus, est un ver microscopique susceptible d’affecter les pins maritimes du massif landais dans les années à venir.
Le projet DéchiChamus complète le projet NémaSTOP en vérifiant :
l’efficacité du broyage pour la destruction du vecteur Monochamus galloprovincialis selon différents calibres de plaquettes,
les capacités de pontes de Monochamus galloprovincialis dans les rémanents d’exploitation.
L’instruction technique DGAL/SDQSPV/2019-209 du 4 mars 2019 décrit un plan national d’intervention sanitaire d’urgence relatif au nématode du pin, basé sur des recommandations de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Ce plan d’urgence vise à préparer les services de l’Etat dans la mise en place de mesures contre la propagation du nématode du pin dans le cas d’une suspicion ou d’une confirmation de foyer. Ce plan prévoit le broyage d’arbres entiers dépérissants et de rémanents issus des récoltes forestières de l’année en cours et de l’année précédente en plaquettes forestières présentant 3 dimensions inférieures à 3 cm.
Il est estimé qu’environ 300 000 m3 de bois, comprenant les arbres symptomatiques et les rémanents d’exploitation, devraient être broyés à chaque cas d’application du plan d’urgence. Le projet DéchiChamus a permis d’évaluer l’efficacité de différents traitements de broyage pour la destruction de larves de Monochamus galloprovincialis. Les résultats obtenus renseignent sur les potentialités de réussite du plan d’urgence et sur les types de machines mobilisables pour la lutte contre le nématode du pin.
Effet du broyage sur la survie des larves de Monochamus
Des billons de pin maritime fraîchement façonnés ont été infestés de façon spontanée en forêt, et assistée sous tente à l’aide d’insectes adultes sexuellement matures capturés.
Figure 1 : Piégeage de Monochamus galloprovincialis adultes en vue d’une infestation assistée
Par la suite, plusieurs méthodes de broyage ont été testées sur les billons infestés afin de comparer l’efficacité de différentes machines pour la destruction des larves de Monochamus :
Broyeur à branches équipé d’un crible de 35 x 35 mm en vitesse réduite
Broyeur à branches équipé d’un crible de 80 x 80 mm en vitesse normale
Broyeur sur plateforme équipé d’un crible de 105 x 150 mm
Les billons témoins ainsi que les plaquettes forestières issues de différentes modalités de broyage ont été installés dans des dispositifs de suivi d’émergences.
Figure 2 : Dispositif de suivi d’émergences de Monochamus galloprovincialis
Le taux de survie des larves jusqu’au stade adulte a été de près de 64 % dans les billons témoins non broyés et de 0 % pour les autres modalités dans lesquelles les billons ont été broyés. 137 à 161 larves étaient théoriquement présentes dans les lots broyés. Le broyage a donc été pleinement efficace pour la destruction des larves de Monochamus galloprovincialis, même pour des plaquettes dépassant le calibre recommandé de 3 x 3 x 3 cm.
Capacité de ponte du Monochamus
Les capacités de ponte du Monochamus varient en fonction des substrats qu’il a à disposition. Les arbres dépérissants, les billons et les rémanents issus de la récolte forestière constituent des supports de ponte puis de développement des larves. Plusieurs lots de branches fraîches ont été constitués puis laissés au contact de Monochamus adultes matures.
A surface d’écorce comparable, le nombre de trous d’entrée des larves et de sortie des adultes a été croissant avec le diamètre des branches et aucune ponte n’a été constatée en-dessous de 3 cm. A volume de bois équivalent, les branches de petit diamètre constituent toutefois des foyers d’infestation aussi important que les branches de plus gros diamètre.
Figure 3 : Billon de pin maritime infesté par Monochamus galloprovincialis