EMBALIM – Emballages et contact alimentaire

EMBALIM – Emballages et contact alimentaire
Peu d’études scientifiques ont été réalisées sur le bois en tant que matériau au contact des denrées alimentaires. Il est souvent considéré comme présentant moins de qualité sanitaire que le plastique. Ces constatations ne se basent que sur peu d’études. Les fabricants de cagettes et emballages en plastique mettent souvent en avant la préservation de la sécurité alimentaire. L’objectif du projet EMBALIM était de comparer l’emballage bois avec les autres matériaux présents sur le marché : le plastique et le carton.

L’aptitude de 4 matériaux habituellement utilisés pour le contact alimentaire direct (bois, carton, plastique neuf ou réutilisé) a été analysée en utilisant deux microorganismes modèles : Escherichia coli (bactérie) et Penicillium expansum (moisissure). Le modèle cagette/pomme a été utilisé puisqu’il est couramment retrouvé. Le développement des microorganismes sur les matériaux et le transfert à la pomme en conditions réelles de stockage ont été évalués.

Une absence de développement des microorganismes sur les matériaux

Le développement des microorganismes a été déterminé (Tableau 1) en analysant la survie des microorganismes inoculés sur les différents matériaux testés après une heure d’incubation à température ambiante et après une semaine à 10°C et 85% d’humidité (conditions réelles d’utilisation).

Tableau 1 : Survie des microorganismes sur les matériaux après 1h ou 1 semaine. Les flèches symbolisent la capacité des microorganismes à se développer (↗), à survivre (↔) ou à ne pas survivre (↘) sur le matériau.

MicroorganismeSurvie boisSurvie cartonSurvie plastique neuf Survie plastique réutilisé
E. coli↘ / ↘↘ / ↘↔/ ↘↔/ ↘
P. expansum ↔/ ↘↔/ ↔ ↔/ ↔ ↔/ ↔

Les microorganismes ne se développent sur aucun des matériaux testés. La moisissure P. expansum survit sur les matériaux testés et la bactérie E. coli ne survit pas sur les matériaux testés avec une mortalité très rapide sur le bois et le carton.

Un transfert faible vers la pomme, inférieur à 1% pour le bois

Les matériaux ont été contaminés avec les deux microorganismes. Une pomme a été placée au contact des matériaux 1 semaine à 10°C et 85% d’humidité. Les matériaux et les pommes ont ensuite été analysés, puis un taux de transfert a été calculé (Tableau 2).

Tableau 2 : Taux de transfert moyen obtenus des différents matériaux testés vers la pomme.

MicroorganismeMatériauTaux de transfert moyen (%)
P. expansum Bois 0,795
 Carton 4,91
 Plastique neuf 13,16
 Plastique réutilisé14,97
 E. coli Bois < 0,008
 Carton < 0,008
 Plastique neuf 5,51
 Plastique réutilisé 3,98

Pour le bois, les taux de transfert obtenus sont inférieurs à 1% pour les deux microorganismes. Pour le carton, le taux est inférieur à 1% pour E. coli et inférieur à 5% pour P. expansum. Pour les deux plastiques testés, les taux de transfert sont supérieurs à 10% pour P. expansum et compris entre 3,98 et 5,51% pour E. coli. Cette étude renforce la bonne aptitude du bois au contact alimentaire direct. Elle positionne également le bois par rapport aux autres matériaux et renforce ses capacités d’inertie exigée par les règlementations françaises et européennes. Elle permet également à l’institut technologique FCBA de disposer d’un outil d’analyse fiable des matériaux destinés au contact alimentaire.