NémaSTOP : Analyse technico-économique des moyens à mettre en œuvre pour le broyage et le transport de bois

NémaSTOP : Analyse technico-économique des moyens à mettre en œuvre pour le broyage et le transport de bois
01.102022
DateProjet en cours
Le nématode du pin est un ver microscopique susceptible d’affecter les pins maritimes du massif landais dans les années à venir. Le projet NemaSTOP vise à préciser les moyens à mettre en œuvre pour le broyage et le transport des bois et rémanents, propres à prévenir la dissémination du nématode du pin via l’insecte vecteur Monochamus galloprovincialis, dans le cadre du plan Nématode.

Le nématode du pin, Bursaphelenchus xylophilus, est un ver microscopique exotique et invasif venu d’Amérique du nord où les pins ne subissent pas de dégâts du fait d’une longue coévolution. En revanche, introduit en dehors de son aire naturelle en Asie puis en Europe, il est responsable de fortes mortalités sur le pin maritime. En effet, sa multiplication dans l’arbre provoque progressivement l’arrêt de la circulation de la sève et la mort de l’arbre en 1 mois.

Figure 1 : Couteaux de broyeur à branches

Le nématode du pin est transmis des arbres contaminés aux arbres sains par un coléoptère, le Monochamus galloprovincialis. L’insecte devient porteur du nématode si son développement s’est déroulé dans un arbre contaminé ou s’il s’en est nourri.

Le massif des Landes de Gascogne est une zone particulièrement à risque en raison de l’abondance naturelle de l’insecte vecteur, d’un climat propice au développement du ver et de la proximité des foyers de contamination du Portugal et des régions espagnoles de Galice et d’Estrémadure. Le risque sanitaire est accru par la fragilité du massif suite à deux tempêtes, le changement climatique et la mondialisation des échanges qui favorisent l’émergence de nouveaux pathogènes par le transport de bois contaminé.

L’instruction technique DGAL/SDQSPV/2019-209 du 4 mars 2019 décrit un plan national d’intervention sanitaire d’urgence relatif au nématode du pin, basé sur les recommandations de l’Anses. Ce plan d’urgence vise à préparer les services de l’Etat dans la mise en place de mesures contre le nématode du pin dans le cas d’une suspicion ou d’une confirmation de foyer.

Figure 2 : Déchiqueteuse en fonctionnement

Dans le cadre du projet NémaSTOP, FCBA est intervenu sur deux thématiques :

  • L’inventaire et la description des machines mobilisables sur le massif des Landes pour le broyage des arbres dépérissants et des rémanents d’exploitation en plaquettes forestières de dimensions maximales 3x3x3 cm. En raison de sa taille, il est supposé que la larve du Monochamus n’est pas en mesure de se développer dans des copeaux de cette dimension.
  • L’étude de la faisabilité technico-économique du transport de bois potentiellement infestés en containers et traités avec un insecticide.

Ces dispositions visent à prévenir la dissémination du nématode du pin en période de vol dans les zones sujettes à la mise en place du plan d’urgence.

Broyage

 La contrainte du PNISU d’atteindre des broyats de 3x3x3 cm n’est applicable qu’en utilisant des machines conçues pour la production de plaquettes forestières équipées de couteaux : broyeurs à branches et déchiqueteuses. Il est estimé qu’environ 300 000 m3 de bois, comprenant les arbres symptomatiques et les rémanents d’exploitation, devraient être broyés à chaque cas d’application du plan d’urgence. 24 machines potentiellement mobilisables sur le massif des Landes ont été identifiées dont au moins la moitié devront être adaptées par leurs constructeurs afin de permettre la production de plaquettes aux dimensions requises.

 Transport

 En période de vol du vecteur, le transport de billons est soumis à deux conditions :

  1. Le traitement insecticidesur pile de bois après abattage et après chargement. Les contraintes associées au traitement comprennent également la nécessité de se pourvoir d’Equipements de Protection Individuelle (EPI) si l’opérateur ne souhaite pas attendre, au déchargement, les 48h du délai de rétention.
  2. Le transport en camion fermé : La diminution du volume maximal transporté, limité entre 26 et 30 m3 en fonction de la solution envisagée, occasionne 25 % d’augmentation du coût de transport. A ce coût, se rajoutent les surcoûts liés à l’augmentation des temps de chargement (+3 à 5 €/m3) / déchargement et de déplacement ainsi qu’à la nécessité de louer ou d’acheter des camions porte-conteneurs, des conteneurs maritimes et du matériel annexe pour le chargement / déchargement.

Coordinateur du projet :
Caisse Phyto Forêt 

Partenaires : 
FCBA, Caisse Phyto Forêt, Alliance Forêts Bois, Castagnet-Duméou

Partenaires :
Section Spécialisée Pin Maritime de France Bois Forêt, MASA