Nématode du pin : développement d’outils de surveillance et sélection de variétés résistantes

Nématode du pin : développement d’outils de surveillance et sélection de variétés résistantes
01.022023
DateProjet en cours
Le Nématode du pin (Bursaphelenchus xylophilus) est un pathogène dont la circulation est réglementée sur le territoire européen. Il a pour vecteur Monochamus spp. C’est un ver microscopique exotique et invasif venu d’Amérique du nord où les pins ne subissent pas de dégâts du fait d’une longue coévolution. En revanche, introduit en dehors de son aire naturelle en Asie puis en Europe (Portugal et Espagne), ce ver est responsable de fortes mortalités sur le Pin maritime.

En France, la Nouvelle-Aquitaine est une zone particulièrement à risque en raison de l’abondance naturelle de l’insecte vecteur, d’un climat propice au développement du ver, de la présence de plantations de Pins maritimes et de la proximité de foyers de contamination en Espagne et au Portugal.

Par suite de l’augmentation prévisible du risque de dissémination du Nématode via les transports de marchandises et par le mouvement plus lent de ses vecteurs naturels, deux pistes de travail sont intéressantes pour développer des stratégies préventives vis-à-vis de ce pathogène :

  • La surveillance via des outils adaptés est primordial pour permettre une analyse de la présence ou non du Nématode du pin,
  • L’évaluation de la tolérance au Nématode du pin des variétés de Pins maritimes présentes en France.

Objectifs :

Le projet a pour objectifs :

  • D’essayer de mettre en place un service de diagnostic de première ligne de la présence du Nématode du pin efficace, rapide et à un coût accessible. Le principe de ce service de première ligne serait de réaliser une première analyse des cas suspects afin d’écarter les cas négatifs et de rediriger les cas potentiellement positifs vers les services officiels pour une confirmation avec les techniques réglementaires plus lourdes.
  • D’évaluer la tolérance du matériel génétique du programme d’amélioration du Pin maritime au Nématode du pin pour sélectionner des variétés résistantes.

Outil de diagnostic de première ligne

Des tests de détection par colorimétrie de l’ADN du nématode B. xylophilus ont été entrepris à l’aide d’une technologie appelée LAMP (Loop-Mediated Isothermal Amplification). Ce système permet théoriquement après incubation en machine de laboratoire pendant 1 heure à température constante (système simple), la détection de l’ADN du Nématode du pin par colorimétrie (changement de couleur en présence de l’ADN du Nématode). Des tests ont été réalisés à partir d’ADN de B. xylophilus et d’ADN d’espèces voisines non problématiques pour le  Pin maritime en ciblant différentes régions de l’ADN. 

Les premiers résultats permettent bien de détecter l’ADN du Nématode par colorimétrie mais ne permettent pas pour le moment de faire la différence entre le Nématode problématique B. xylophilus et d’autres espèces non problématiques. Des tests complémentaires sont en cours pour différencier les espèces de nématodes entre elles.

Exemple de détection d’ADN de Nématode en colorimétrie – En jaune présence d’ADN, en rouge absence d’ADN

Tolérance du matériel génétique du programme d’amélioration du Pin maritime au Nématode du pin

Entre 2018 et 2021, 3 essais génétiques ont été implantés en zone contaminée au Portugal et un essai d’inoculation artificielle a été mené dans les locaux de l’INIAV (Portugal). Pour les 2 types d’expérimentation, l’une avec une réponse rapide conduite en conditions contrôlées en serre sur des plants d’un an et demi et l’autre en milieu ouvert dans l’attente d’une infestation naturelle du Nématode du pin via son vecteur le Monochamus sur des semis produits en pépinière ; différents niveaux génétiques de Pin maritime sont testés : des descendants individualisés des variétés forestières améliorées VF3, des lots moyens de variétés forestières améliorées (VF2, VF3), des hybrides (Landes x Corse, Landes x Maroc, Landes x Portugal), des provenances (Maroc, Corse, Espagne) et un témoin non amélioré.

Photographies de semis en pépinière (à gauche), d’une ligne de plantation d’un des 3 essais plantés en zone contaminée au Portugal en mars 2020 (au milieu) et d’un arbre affecté au Portugal (à droite)