Cette étude VALOPAL s’est appuyée sur une enquête en nombre auprès des acteurs de la gestion de ces palettes bois en fin de vie (PBFV), qui a permis d’évaluer les conditions actuelles de valorisation des palettes, d’identifier les améliorations possibles à court terme des systèmes de collecte et de valorisation en place et d’étudier les perspectives d’évolution à moyen terme des gisements et des marchés, et les possibles nouvelles voies de valorisation.
Les résultats de l’enquête obtenus auprès de 1 418 cibles de 15 secteurs d’activité couvrant l’ensemble de la filière des déchets de palettes indiquent, à l’échelle du pays, un gisement annuel de 68,2 M (millions) de palettes en fin de vie, dont les deux tiers (44,4 M) sont collectées et gérées de manière tracée, d’une part par les reconditionneurs (15,2 M) et, d’autre part, par les centres de tri (29,2 M). Les reconditionneurs, au-delà des 100 M de palettes dont ils permettent le réemploi, réutilisent le bois de 4,3 M de ces palettes en fin de vie dans la réparation de palettes, qui sont remises sur le marché.
Avec les centres de tri, ils effectuent également un tri et un broyage pour mettre sur le marché 613 kt de broyat de palettes, (soit 34 M de palettes) ; la part des centres de tri représente 88 % de cette production totale.
Le secteur de l’énergie (chaufferies et installations de cogénération), est le premier consommateur de broyat de palettes, avec plus de 560 kt par an. Les fabricants de panneaux consomment aujourd’hui moins de 20 kt de broyat de palettes trié, mais également de l’ordre de 24 kt en mélange avec d’autres déchets de bois. Les autres utilisations matière réunies représentent 33 kt.
Des gisements de progrès importants dans la collecte des palettes bois en fin de vie par des professionnels ont été identifiés. Il est fait constat d’un taux d’élimination significatif au niveau des reconditionneurs et centres de tri. Pour réduire les quantités de palettes bois en fin de vie, l’intérêt du développement des palettes multi-rotations, des palettes louées et des parcs dédiés a été rappelé.
Des initiatives peuvent contribuer à allonger la durée de service des palettes, telles que la diffusion de bonnes pratiques d’utilisation des palettes dans les entreprises ou le développement de la qualité de réparation. Sur 5 ans, une augmentation de collecte de l’ordre de 7 M de PBFV peut être envisagée (10% du gisement), grâce par exemple à l’information des détenteurs sur les bonnes pratiques et possibilités de reprise des palettes, le développement de systèmes de collecte adaptés aux petits détenteurs et l’amélioration de la collecte vers les reconditionneurs.
Pour les reconditionneurs et centres de tri, les marchés du broyat de palettes apparaissent actuellement difficiles, et notamment celui de l’énergie. La concurrence avec d’autres combustibles contraint fortement les prix. Le bois énergie présente cependant des perspectives de croissance durable et les recommandations visent donc à étudier les possibilités de réponse aux attentes techniques des énergéticiens et de réduction des coûts de production.
L’évaluation économique et la projection à 2023 concluent que l’offre de broyat resterait supérieure à la demande du secteur énergie à cet horizon. Parmi les nouveaux marchés significatifs pour le broyat de palettes, on peut retenir le secteur du mulch/paillage, le secteur du bois moulé (et notamment des dés de palettes), éventuellement celui des composites bois-polymères, sous réserve des contraintes de préparation du bois.
Le recyclage des palettes en mobilier a également été identifié comme une vraie tendance. Quelques pistes de recyclage de déchets de bois ont été testées positivement en recherche, qui pourraient représenter des marchés significatifs à terme (carrelets lamellé-abouté, pâte à papier, bioéthanol).