Etude des déterminismes (génétique et stationnel) du duramen, ainsi que des processus d’expression des gènes associés à la formation du duramen
La première phase du projet consistait à explorer les déterminismes de la formation du duramen chez le Douglas en travaillant à partir de clones présents sur différents sites représentatifs des massifs deproduction de Douglas. Il ressort que la quantité de duramen est en premier lieu corrélée au diamètre de l’arbre. De plus il existe un effet clonal non négligeable pour expliquer la variabilité du taux de duramen. En revanche, le taux de duramen n’est ni lié aux caractéristiques morphologiques ni à la croissance et au statut (dominant, dominé) de l’arbre. Ce résultat se vérifie aussi au niveau clonal. L’effet du site d’étude s’avère non significatif mais il faut noter que tous étaient de fertilité similaire bien que représentant des zones géographiques éloignées.
L’approche par l’expression des gènes n’a pas permis de mettre en évidence des différences significatives que ce soit entre les sites d’étude ou les clones.La confrontation de ce jeu de données à d’autres existants permet de dire qu’il ne semble pas exister d’effet de la sylviculture sur le taux de duramen. Concernant l’effet de l’âge, le taux de duramen semble augmenter jusqu’à 20-30 ans puis se stabilise (au moins jusqu’à 50 ans, âge maximal dans notre échantillonnage).
La deuxième phase du projet a permis de valider l’effet génétique au niveau des descendances et d’évaluer la faisabilité d’intégrer le critère taux de duramen dans le programme d’amélioration Douglas Avenir (comme cela avait était demandé par la filière à l’issue de l’enquête réalisée par FranceDouglas sur les souhaits en matière de création variétale).
L’absence de corrélation entre le taux de duramen et la croissance des descendances est un premier résultat qui permet d’affirmer, qu’a priori, le taux de duramen n’a pas été dégradé par l’importance accordée à la croissance. Et comme la quantité de duramen reste fortement liée au diamètre de l’arbre, améliorer la croissance permet également d’augmenter la quantité de duramen produite.
Néanmoins, la variabilité du taux de duramenreste limitée et seulement 25 à 30% s’explique par la génétique. La création de variétés orientées sur le duramen reste réaliste sous réserve d’efforts de mesures conséquents et d’une forte pression de sélection sur le taux et la vigueur.